Mercredi 18 février est sorti un free-to-play disponible sur le Nintendo eShop sur Nintendo 3DS nommé Pokémon Shuffle. D'aucuns se demanderont ce que vaut ce nouveau jeu estampillé Pokémon : nous allons jeter un coup d’œil sur ce jeu sous le prisme d'une comparaison avec le très célèbre Candy Crush Saga, en se demandant à quel degré se place ce jeu sur une ligne virtuelle entre le pur produit Pokémon et Candy Crush Saga. Un nouveau spin-off Pokémon ?Tout le monde connaît la saga principale des Pokémon : des indétrônables Pokémon Rouge / Bleu / Jaune aux derniers Pokémon X et Pokémon Y, en passant par les remakes, ces jeux qui réécrivent leur prédécesseur quelques années après leur sortie, comme Pokémon Rouge Feu et Pokémon Vert Feuille, Pokémon HeartGold et Pokémon SoulSilver ou plus récemment Pokémon Rubis Oméga et Pokémon Saphir Alpha. Certains auront décidé de s'arrêter aux premiers opus sur Game Boy Color, en fustigeant la créativité parfois douteuse des créateurs de Pokémon, et d'ailleurs, les Internets auront donné à ces puristes de la première génération le nom de genwunners. D'autres quant à eux auront joué à tous les épisodes de la saga principale des Pokémon, en terminant chaque jeu de A à Z et en remplissant à chaque fois leur Pokédex de façon consciencieuse. Mais Pokémon, ce n'est pas que les jeux vidéos de la saga principale, c'est aussi un nombre incalculable de spin-offs, tous ces jeux autour de l'univers des Pokémon, et notamment Pokémon Stadium et Pokémon Stadium 2, qui ont émerveillé les joueurs sur Nintendo 64 qui pouvaient notamment jouer à leur cartouche de Game Boy Color sur leur écran de télévision. C'était aussi des jeux plus anecdotiques, comme Pokémon Dash, sorti au lancement de la Nintendo DS, nous permettant uniquement de contrôler Pikachu dans un jeu de course, Apprends avec Pokémon : à la conquête du clavier, nous permettant d'apprendre à taper rapidement en compagnie de, tenez vous bien, Alphonse Zerty (A. Zerty) et Caro Base ! (en anglais Quentin Werty - Q. Werty et Paige Down). C'est aussi quelques sagas qui ont connu un certain succès comme Pokémon Donjon Mystère (6 épisodes en Occident, 9 au Japon) reprenant le concept des Dungeon RPG à la sauce Pokémon, ou Pokémon Rumble (3 épisodes) qui font de Pokémon un beat'em all ! Pokémon Shuffle s'insère ainsi dans cette catégorie des spin-offs : est-ce que Pokémon Shuffle est une bonne idée sortie de chez The Pokémon Company ou une simple envie de sortir son Candy Crush Saga ? Avant de s'intéresser à une comparaison de son gameplay avec celui de Candy Crush Saga, nous allons nous intéresser à ses aspects purement Pokémonesques. Dans une optique de la simplification de son gameplay, le jeu attribue un seul et unique type à chacun de ses Pokémon : à chaque Pokémon un seul type, et ce type aura une importance primordiale dans le gameplay du jeu. En effet, le principe consiste à battre, voire de capturer le Pokémon que l'on affronte à chaque niveau. Ce Pokémon aura donc un type et un seul, et il faudra sortir les Pokémon dont le type est avantageux face à celui que l'on affronte. Plus de questionnement sur les double-types, du genre « un Pokémon de type Eau est sensible au type Electrik, mais s'il est également du type Plante, il perd sa sensibilité à ce type Electrik », et surtout, fini le casse-tête qui lui est inhérent. Cela peut dérouter les puristes qui s'insurgeront peut-être face au fait que le second type non retenu d'un Pokémon aurait été efficace contre l'adversaire qu'il va affronter. Les types sont d'autant plus importants que si le joueur effectue un mauvais choix de Pokémon, le niveau lui sera difficile voire impossible ! Il manque d'ailleurs une table des types pour que les néophytes qui ne connaissent pas Pokémon puissent apprendre ce concept de base néanmoins fondamental... Un autre point qui peut faire réagir est le choix d'un Pokédex limité à 159 Pokémon pour le moment sur les 721 Pokémon qui existent en tout, ce qui ne ferme cependant pas les portes à une mise à jour qui ajouterait plus de niveaux. Le système de capture de Pokémon est présent, car finalement, qu'est-ce qu'un jeu Pokémon si on ne peut pas capturer et collectionner des Pokémon ? A la fin de chaque niveau, le joueur a la possibilité de capturer le Pokémon qu'il vient d'affronter si jamais il remporte son combat face à lui, et chaque Pokémon a un taux de capture auquel s'ajoute un pourcentage supplémentaire selon le nombre de coups restants à la fin du combat, ce qui permet, comme dans les jeux Pokémon traditionnels, d'instaurer un système de rareté, et de faire vivre cette frustration existante dans les jeux Pokémon, qui survient lorsqu'on n'arrive pas à capturer l'une des créatures, réputées comme rares. Le système d'expérience est également présent, et un Pokémon qui aura effectué un grand nombre de combats aura un niveau plus élevé et ainsi frappera plus forts. Le système de méga-évolutions introduit dans Pokémon X et Pokémon Y est lui aussi présent. Un Pokémon pourra ainsi commencer la partie dans sa forme normale, et si on fait suffisamment de combinaisons à l'aide de ce Pokémon, celui-ci pourra méga-évoluer, ce qui permettra au joueur qui fera de nouvelles combinaisons à l'aide de ce même Pokémon, d'avoir accès à des coups très utiles pour terminer le niveau (éliminer la moitié du tableau, éliminer toutes les cases voisines, etc). Est-ce que cela suffira à faire de Pokémon Shuffle un jeu populaire ? Un Candy Crush Saga de plus ?La chose suivante est indéniable : le système de capture inhérent à Pokémon est une réelle plus-value, en conférant au jeu une réelle rejouabilité pour les joueurs voulant remplir leur Pokédex jusqu'au bout. Mais ce n'est pas la seule chose qui différencie Pokémon Shuffle et Candy Crush Saga : tout d'abord, si on examine en profondeur le gameplay, on remarque qu'on n'a plus besoin d'échanger les pièces de proche en proche, mais on peut échanger deux pièces situées à l'opposé l'une de l'autre, ce qui augmente les temps de réflexion en ce sens que l'on peut envisager des possibilités à l'échelle du plateau entier. Mais il ne faut pas croire que le jeu s'en retrouvera pour autant facilité, car les Pokémon auront le droit de répliquer en lançant des attaques sur le plateau, qui peuvent geler des pièces, ou transformer des pièces en blocs cassables ou non, ce qui augmente considérablement la difficulté d'un plateau. Cependant, le joueur pourra être surpris quand le Pokémon adverse transformera des pièces en d'autres à son effigie... permettant parfois de créer de nouvelles combinaisons accélérant la réussite du niveau, ce qui fera sourire certains joueurs, ou ce qui en frustrera d'autres, lorsqu'un niveau sera gagné sans même que le joueur ait effectué le moindre coup ! Dans Pokémon Shuffle, il y a trois types de monnaie : les cœurs, les pièces et les joyaux. Et contrairement à d'autres jeux, il n'y a aucune porosité entre l'utilité de ces trois monnaies : les cœurs, réservoir que l'on peut remplir jusqu'à 5 cœurs et qui se recharge à la vitesse d'un cœur toutes les demi-heures, représentent le nombre de parties qu'il nous reste à jouer avant de devoir trépigner d'impatience avant la suivante. A noter : 1 partie = 1 cœur, que l'on perde ou que l'on gagne le combat, ce qui diffère de Candy Crush Saga où l'on ne perd une vie que quand on perd la partie, mais on suppose que c'est pour éviter de gagner de l'expérience à l'infini sur les premiers niveaux sans perdre de cœur, et pour éviter de capturer tous les Pokémon trop facilement ! Les pièces permettent d'acheter des bonus pour faciliter notre partie (Coups +5, Exp x1.5, Méga-Départ, Pokémon -1, Retard'Entrave), et les joyaux permettent soit d'acheter des cœurs ou des pièces, soit de rajouter des coups ou du temps supplémentaires si le niveau n'est pas réussi. Les joyaux, monnaie la plus précieuse du jeu, quand ils ne s'achètent pas sur le Nintendo eShop, se gagnent relativement régulièrement mais avec parcimonie : une fois une zone de 10 à 20 niveaux terminée, ou si l'on croise des joueurs souvent par StreetPass. StreetPass, parlons-en ! Si on peut saluer l'implémentation du StreetPass, qui permet de gagner des cœurs ou des joyaux après un certain nombre de rencontres (ou après plusieurs rencontres avec la même personne), on déplorera le fait qu'il est uniquement possible de comparer son temps de jeu, le nombre de niveaux réussis, le nombre de Pokémon capturés et le nombre de rencontres Streetpass avec une personne que l'on a croisée. Il est impossible de défier un joueur sur un niveau donné ou de comparer ses scores avec lui, et encore plus de jouer face à lui, dans le cadre d'un combat Pokémon qui aurait pu être bienvenu dans une conception très Nintendoïenne de jeu familial et surtout multi-joueur. Malgré tout, le jeu est très satisfaisant en lui-même, et propose également de télécharger du contenu en ligne : à part le bonus de connexion quotidien, se connecter permet de débloquer des niveaux spéciaux, accessibles pour une durée limitée (souvent 24h), ce qui permet de gagner plus de pièces ou de capturer d'autres Pokémon. Les niveaux EX quant à eux sont des challenges de taille, où il n'est plus question de gagner dans un nombre de coups donnés, mais avant la fin d'une limite de temps, dans des niveaux très corsés (2/3 de la grille gelée, un Pokémon qui attaquera très souvent quand sa vie est basse, etc). Le tout donne un jeu plutôt sympathique à jouer, au moins aussi addictif qu'un Candy Crush Saga, mais sur Nintendo 3DS : cela permettra notamment au joueur accro ... de jongler entre Pokémon Shuffle et Candy Crush Saga ! Trêve de plaisanterie, le jeu vaut quand même le coup, ne serait-ce que pour le fait que c'est une initiative de Nintendo pour entrer dans le monde du free-to-play, et de se positionner face à de mastodontes comme ceux de chez King, en se révélant être un jeu tout aussi accessible que Candy Crush Saga, donc pour petits et grands. On attend cependant de nouvelles mises à jour qui pourraient rajouter de nombreuses fonctionnalités : nouveaux Pokémon dans le Pokédex, rajout de fonctionnalités supplémentaires au StreetPass, une table des types, etc. Le débat continue dans les commentaires, précisez votre nom/pseudo, adresse mail, site web (si vous en avez un) et votre commentaire, je me ferai un plaisir d'y répondre ou de me renseigner encore un peu plus sur la question :) Sources
Jean-Paul Durand pour Un Œil sur le Jeu Vidéo.
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L’ŒIL D'UN ÉTUDIANT EN COMMUNICATIONÉtudiant en Master Pro Communication & Générations (spécialité jeunesse et enfance) à l'université Bordeaux Montaigne.
Joueur de jeux vidéos, mais pas que. Je vous propose un regard éclairé sur la notion de jeu vidéo et toutes ses extensions. Ne vous attendez pas forcément qu'à du Pokémon, Call Of Duty, FIFA ou des Sims. Je compte aussi sur mon expertise en japonais et en linguistique pour créer un regard analytique novateur sur l'actualité vidéoludique. Twitter : @jpdurd Archives
Mars 2015
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