Coup de cœur de la rédaction, Path Of Exile fait partie de ces jeux indépendants qui séduisent par leur concept, ou qui rebutent, selon le type d'utilisateur qui s'y colle. Edité par Grinding Gear Games en 2013 après 7 ans de développement et en constante évolution, il est parfois considéré comme le jeu qui aurait dû être la suite de Diablo II. Qu'est-ce que ce jeu peut-il bien avoir de si particulier ? Mais qu'est-ce que c'est ?Pour commencer, soyons terre-à-terre, Path Of Exile est un jeu en ligne. Certains (dont Steam, qui héberge le jeu) avanceront même le terme de MMORPG. En fait, peut-on vraiment dire d'un jeu qui peut se jouer solo du début à la fin que c'est un MMORPG ? La nomenclature officielle parle d'Action-RPG compétitif en ligne. De type hack'n'slash, le joueur s'échinera à taper sur tout ce qui bouge pour que les ennemis fassent tomber du stuff, en évitant bien sûr de mourir contre des boss tous plus retors les uns que les autres. Et chacun mène son aventure en parallèle à celle des autres, si bien qu'un joueur expérimenté pourra mener son aventure seul de A à Z (bien que ça soit compliqué et, qu'on se le dise, pas vraiment fun), alors qu'un novice pourra demander de l'aide si jamais il coince contre un boss en particulier. Certains mécanismes du MMORPG sont tout de même présents, sans pour autant empiéter sur le gameplay. La possibilité de jouer dans des équipes (party) de 6 joueurs maximum, tout d'abord, permettra aux débutants d'avancer par exemple avec des joueurs plus expérimentés. Dans chaque ville se trouve un panneau d'affichage avec des propositions d'équipe, entre les gens désireux de jouer avec d'autres, ceux qui sont coincés et demandent de l'aide, et ceux qui veulent gagner de l'expérience à plusieurs. Certains détournent même l'usage premier de ce panneau en y mettant leurs offres et/ou leurs demandes en termes d'échanges d'objets. Le système de guildes est notamment présent, sans pour autant être central, consistant fondamentalement en un lieu d'échanges et une possibilité de mutualisation d'équipements. Enfin, des courses (races) compétitives sont régulièrement lancées, chacune thématisée et limitée dans le temps (par exemple : 1h en équipe, 12 minutes en solo, une course pour tuer le premier boss du jeu, etc), permettant à chacun d'engranger des points de récompense selon leur performance à ces courses, et donnant accès à des lots spécifiques qu'ils peuvent importer dans leur aventure. Le jeu se divise fondamentalement en deux types de ligues : une ligue hardcore, ou toute mort est définitive, provoquant le renvoi du personnage dans l'autre ligue, la ligue standard (ou softcore). Chaque ligue, de même que les courses, possèdent leur propre économie, c'est-à-dire que les objets ne sont pas transférables entre personnages de ligues différentes. Ils le sont cependant entre personnages d'une même ligue. Pour ne pas lasser les joueurs, il existe aussi des ligues softcore et hardcore spéciales, de durée limitée dans le temps (trois ou quatre mois), avec une caractéristique particulière à chaque ligue. Par exemple, en ce moment, la ligue softcore Torment met en scène des fantômes de monstres... tourmentés, qui apparaissent au milieu de monstres normaux, peuvent en prendre possession, et sont évidemment plutôt puissants (en contrepartie d'un butin certain). La ligue hardcore Bloodlines quant à elle nous met aux prises face à des groupes de monstres magiques (rareté 1, cf. infra) ayant une caractéristique particulière (par exemple, ils laissent à leur mort des boules qui explosent en faisant des dégâts élémentaires, ou alors il faut les tuer dans un certain ordre, ou alors leur défense est accrue, etc). Un mot vite fait sur la communauté, pour spécifier que les forums officiels du jeu sont très animés, leurs membres, très réactifs (avec un forum de discussion générale et un forum de discussion sur le jeu), que de nombreux joueurs diffusent sur Twitch et que de nombreux contenus sont également postés sur Youtube, avec une présentation des mises à jour, des nouveaux contenus in-game ou dans la boutique, des exemples de builds efficaces et fonctionnels, etc. Mais comment ça fonctionne ?Vous aurez le choix entre sept classes différentes (dont une déblocable après avoir fait une fois le jeu en entier dans la difficulté Normal), qui commencera à un endroit différent sur l'arbre des points passifs (sur un principe proche du sphérier de Final Fantasy X). Cet arbre permet d'améliorer les statistiques du personnage (force, intelligence et dextérité, mais aussi armure, évasion, précision, taux de coups critiques, vie, mana, energy shield), mais aussi d'attribuer des compétences passives (par exemple, chaque coup critique effectué à l'aide de dagues empoisonne l'adversaire), ce qui permet de personnaliser son expérience de jeu, et inévitablement de se diriger vers un build en particulier, privilégiant des statistiques et l'utilisation d'armes en particulier. L'équipement, parlons-en d'ailleurs. Vous pourrez porter au mieux un torse, un casque, une paire de gants, une paire de bottes, une amulette, deux bagues, et au choix, une arme à deux mains (hache, masse, bâton), deux armes à une main (épée, hache, masse, dague, baguette), une arme à une main et un bouclier ou un arc et un carquois. Tout équipement sauf les carquois, les ceintures et les bijoux, portent un certain nombre de slots (de 1 à 6 pour le torse et les armes à deux mains et les arcs, 1 à 3 pour les armes à une main et les boucliers, 1 à 4 pour le reste), de couleur rouge, vert, bleu (ou blanc, qui est une couleur joker). Parallèlement aux statistiques force, dextérité et intelligence, ces slots peuvent accueillir des compétences actives de type force, dextérité ou intelligence (même si en fait, le calcul des dégâts est plus compliqué et prend en compte plusieurs statistiques). Ces compétences actives de même que l'équipement, se gagnent soit par récompenses de quête, soit le plus souvent en tuant des monstres. Les compétences actives sont de plusieurs types : les sorts/attaques, les supports (permettant notamment d'améliorer ces premiers sorts) et les auras (qui constituent des bonus qui peuvent être transmis aux personnages alliés qui sont proches du joueur). L'intérêt étant bien évidemment de relier les slots d'une même pièce d'équipement pour pouvoir mettre plusieurs compétences de support sur un même sort / une même attaque / une même aura. Les ennemis autant que les objets sont de raretés différentes : normal (blanc), magique (bleu), rare (jaune), unique (marron). Enfin, la monnaie ne se symbolise pas par des pièces d'or ou par une devise quelconque, mais par des objets consommables de valeurs différentes, permettant pour la plupart d'améliorer les armes que l'on a (augmentation de la rareté, rajout d'un mod sur une arme, changement des mods s'ils nous plaisent pas, etc), les plus basiques étant les portails (portal scroll) pour retourner en ville et les parchemins pour découvrir les mods cachés d'un objet (scroll of wisdom). Ces objets que l'on obtient en tuant des monstres sont primordiaux car les plus précieux d'entre eux (ou un nombre conséquent de moins précieux d'entre eux) constituent la monnaie d'échange entre joueurs ! L'histoire est plutôt sympathique, bien qu'elle soit en réalité totalement secondaire et optionnelle. Faire le jeu sans rien piper à l'histoire, c'est possible ! Toujours est-il que le jeu est séparé en trois actes et en trois difficultés (normal, cruel, merciless), si bien que dès lors que le boss final a été tué, on revient à l'acte 1, mais de la difficulté supérieure. Dès lors que l'on a terminé l'aventure en merciless (un peu avant, d'ailleurs), les joueurs peuvent accéder à des maps de fin de jeu (que l'on obtient de la même façon que le reste...), qui sont des cartes de grande taille et de difficulté redoutable, qu'il vaut mieux faire à plusieurs. Malgré une linéarité apparente, des éléments ajoutés dans les différentes mises à jour augmentent l'expérience de jeu (comme des zones corrompues avec des mods appliqués sur tous les monstres, ou des masters qui donnent des missions au joueur, permettant d'améliorer la réputation qu'ils ont avec ce master, ce qui leur donne accès à une boutique spéciale ou à un atelier pour ajouter des mods à une pièce d'équipement). J'ai envie de jouer, j'achète ?Un point notable, c'est que ce jeu est 100% free-to-play, dès lors que vous avez un ordinateur et une souris, ainsi qu'une connexion en bon état. Et contrairement à certains jeux, ce n'est pas un jeu pay-to-win, c'est-à-dire que la boutique ne propose que des améliorations graphiques optionnelles (une armure plus belle, des ailes, un animal de compagnie), ou des choses pratiques mais non indispensables (des slots de personnages en plus, de la place en plus pour le coffre commun entre ses personnages ou pour le coffre de guilde, des places de plus dans la guilde, etc). Malgré tout, de ce que l'on voit in-game, nombreux sont les personnages qui ont fait le choix d'acquérir ces améliorations graphiques optionnelles (que l'on peut aussi gagner sous certaines conditions), ce qui est plutôt surprenant d'ailleurs quand on sait que ça ne sert à rien d'autre qu'à ajouter du swag à son personnage. Nombreux sont aussi, j'en suis sûr, ceux qui ont acquis les éléments pratiques listés ci-dessus, car la place se fait rare et chère, notamment ceux atteints d'une collectionnite aiguë... Finalement, comme dit dans le sous-titre précédent, j'achète ! La mécanique bien huilée du jeu, couplée à un gameplay original, rajoutez à ceci des ajouts réguliers ne faisant qu'augmenter l'expérience de jeu (une grosse mise à jour tous les 4 mois rajoutant un élément nouveau dans le gameplay, de nouveaux sorts rajoutés assez régulièrement, une correction de bugs constante ainsi qu'un rééquilibrage permanente des compétences actives et passives), des graphismes d'un réalisme étonnant et une bande originale riche nous plongeant dans l'univers sombre de Wraeclast (que je vous invite à découvrir ici : https://www.youtube.com/watch?v=8yABgRlfDWY), tout ceci nous donne une recette à zéro euro, un bon rapport qualité-prix ! Des points négatifs cependant, à commencer par le fait que dans ce jeu plus que dans d'autres, si on n'a pas une connexion irréprochable, il est difficile de survivre à un trop fort moment de latence, ce qui est frustrant dans les ligues hardcore. Une impossibilité totale de customiser son personnage (ses traits de visage, sa corpulence, sa chevelure, sa couleur de peau) peut rebuter certains joueurs, on a seulement sept personnages de base, un par classe. Enfin, mais c'est le compte de tout jeu vidéo finalement, c'est un jeu plutôt simple à appréhender, mais très difficile à maîtriser ! Le site web du jeu : http://www.pathofexile.com/ Jean-Paul Durand pour Un Œil sur le Jeu Vidéo
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L’ŒIL D'UN ÉTUDIANT EN COMMUNICATIONÉtudiant en Master Pro Communication & Générations (spécialité jeunesse et enfance) à l'université Bordeaux Montaigne.
Joueur de jeux vidéos, mais pas que. Je vous propose un regard éclairé sur la notion de jeu vidéo et toutes ses extensions. Ne vous attendez pas forcément qu'à du Pokémon, Call Of Duty, FIFA ou des Sims. Je compte aussi sur mon expertise en japonais et en linguistique pour créer un regard analytique novateur sur l'actualité vidéoludique. Twitter : @jpdurd Archives
Mars 2015
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